Adélaïde Fiche et les Vagabondes
Jardin sauvage apprivoisé
Les Vagabondes, par la paysagiste Adélaïde Fiche (Folk Paysages)
« Le jardin de la rue Quineleu a poussé il y a trois ans. Les urbanistes d’EuroRennes souhaitaient que cette parcelle en friche soit occupée provisoirement par les habitants du quartier. Dans un quartier qui se transforme, cultiver un jardin est un excellent moyen de faire du lien.
L’idée de friche est restée. C’est un jardin dessiné mais à moitié sauvage qui vit au rythme des saisons. Tantôt très fleuri, tantôt plus sec. L’hiver, on le laisse monter en graine pour nourrir les oiseaux. Les plantes viennent des jardins d’à côté et de pépinières. Elle se ressèment au gré du vent. D’une année sur l’autre, le jardin n’est donc jamais le même. Il est entretenu mais pas dompté. Ce qui en fait un super refuge de biodiversité. On y trouve des papillons, des bourdons, des abeilles charpentières…
Dès le début, c’était clair : ce jardin serait éphémère. Pour combien de temps ? On ne sait pas encore. En attendant, il vit bien. Des voisins se relaient pour désherber, installer des nichoirs. Le même petit groupe cultive le potager partagé de l’autre côté de la rue.
Mais ce jardin est ouvert à tous. Les enfants déficients visuels du centre Angèle Vannier et ceux qui fréquentent le centre de loisirs Loisirs Pluriels l’adorent. On y a déjà organisé une fête de la musique, un festival de films… Pendant le premier confinement, les Vagabondes ont eu un succès fou. Ce jardin incarne bien ce que peut être la nature en ville. »
Olivier Brovelli