Rencontre avec le paysagiste Michel Hoessler

Qui dit grand projet dit grand acteur. Le projet EuroRennes s'est ainsi entouré de nombreuses personnes ayant apporté leurs contributions au renouvellement de la gare.

Rencontre avec le paysagiste Michel Hoessler, de l'Agence TER, concepteur des espaces publics d'EuroRennes aux côtés des architectes-urbanistes de l'agence FGP...

QUELLE VISION VOUS ANIME DANS LA CONCEPTION DES ESPACES PUBLICS ?

« La qualité des espaces publics, la simplicité d’usages. Tenir compte des spécificités du lieu et proposer une réponse adaptée, sur-mesure. Notre mission est de proposer une écriture urbaine qui change le regard que nous portons sur les abords de gares, de passer de lieux de transit à des lieux de vie accueillants. »

QUELLE MÉTHODE / RÉFLEXION AVEZ-VOUS DÉCLINÉE POUR EURORENNES ?

« Notre objectif était de créer un lien qui permette de passer d’une rive à l’autre sans forcément passer par la gare. Avec l’agence FGP, nous nous sommes servis de la gare et de son bâtiment pour franchir les rails. Les espaces publics sont des aménagements propres aux besoins du quartier et d’une qualité équivalente au nord comme au sud de la gare. Les contraintes du site deviennent ainsi des atouts dans la mise en œuvre des espaces publics. Les différences de hauteurs entre la rive Nord et la rive Sud permettent de concevoir un nouveau paysage accueillant aux abords du fleuve ferroviaire. »  

COMMENT DÉFINIR LE PAYSAGE CONSTRUIT ?

« Le paysage construit, c’est un “objet du troisième type” amarré à la nouvelle gare. Sa mise en œuvre permet d’effacer les frontières entre architecture et paysage, de mêler les composantes urbaines, d’associer les caractères, pour créer un lieu accessible offrant de nouveaux points de vue sur la ville et ses horizons. »

QUELLE PERCEPTION AIMERIEZVOUS QUE LES RENNAIS AIENT DU PROJET ?

« Le paysage construit, c’est une rencontre avec un espace public particulier, une grande lande plantée de petits arbustes, des dénivelés et des espaces engazonnés à investir pour la pause déjeuner ou le goûter, pour attendre, se donner rendez-vous ou tout simplement profiter d’un parc. Sur le lien Nord-Sud ou sur le quai Féval, les passants cheminent ou se promènent. Ce n’est plus uniquement le lieu du train, mais un paysage qui permet des expériences et des possibilités d’usages démultipliées. Avec l’arrivée de la LGV, Rennes entre en dialogue avec les autres métropoles européennes. En rupture avec les relations classiques d’une gare avec sa ville, le paysage construit propose une expérience originale à tous ceux qui feront escale dans la capitale bretonne, une manière nouvelle de passer des quais de gare au centre-ville de Rennes. »

COMMENT LE PAYSAGE ET LES ESPACES PUBLICS IMAGINÉS PARTICIPENT-ILS À REDONNER UN NOUVEL ACCÈS À L’OFFRE DE MOBILITÉ DANS SON ENSEMBLE ?

« Gare de Rennes, la proximité des quais, des deux lignes de métro, des arrêts de bus et des stations Vélostar dans un périmètre restreint font du paysage construit un facilitateur de la multimodalité. Les accès et les cheminements sont des espaces ouverts propices aux déambulations. Nous passons d’une gare à un pôle d’échanges multimodal. L’espace est rééquilibré au profit des modes doux et des transports collectifs. Ces aménagements participent au développement de la marche et à la pratique du vélo. »